Les métiers de la création face aux maladies cardio-vasculaires

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Horaires irréguliers, stress, ambiances festives… Ce sont autant de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Particulièrement concernés par ces conditions de travail, les professionnels de la création doivent y prêter attention. D’autant que, chaque année en France, 140 000 personnes perdent la vie à cause d’une maladie cardio-vasculaire. On fait le point sur ces pathologies et les mesures de prévention à mettre en place, notamment dans le secteur de la musique et du divertissement.

Les maladies cardio-vasculaires, qu’est-ce que c’est ?

On entend souvent parler de maladies cardio-vasculaires mais quelles sont-elles vraiment ? Il s’agit des différents troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Parmi ces maladies, il y a les cardiopathies coronariennes qui touchent les vaisseaux alimentant le muscle cardiaque, les maladies cérébro-vasculaires touchant les vaisseaux qui alimentent le cerveau ou encore les malformations du cœur présentes dès la naissance. L’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral (AVC) en sont des événements aigus.

Quels facteurs de risque dans le secteur de la musique et du divertissement ?

D’après une enquête de Santé publique France, publiée en 2024, trois catégories de contraintes professionnelles provoquent des effets néfastes sur le système cardio-vasculaire :

  • les contraintes chimiques,
  • les contraintes physiques,
  • les contraintes psychosociales.

De fait, le secteur de la création et de l’édition musicale s’avère particulièrement concerné par les contraintes physiques et psychosociales.

À l’occasion d’un webinaire sur la posture et les émotions destiné aux pros du secteur et organisé en octobre par la SMACEM , nous avons interrogé les participants et participantes sur leurs conditions de travail. Selon les réponses des 268 répondants et répondantes de notre sondage :

  • 96 % doivent rester longtemps dans une même position,
  • 77% ressentent parfois des douleurs physiques après une journée de travail,
  • 42 % dorment hors de leur foyer plusieurs fois par mois,
  • 41 % portent régulièrement des charges lourdes.

Une grande partie des personnes sondées sont donc exposées aux risques cardio-vasculaires.

Les contraintes physiques et psychosociales

De manière générale, certains métiers du secteur musical imposent des contraintes physiques susceptibles d’entraîner des maladies cardio-vasculaires comme les longues expositions au bruit, le port de charges lourdes ou encore le maintien d’une posture inconfortable.

Le secteur est également sujet aux contraintes psychosociales. Il s’agit notamment :

  • des horaires irréguliers et de nuit qui entraînent une difficulté à trouver un rythme de vie et rendent difficile le bien manger par exemple,
  • du stress lié aux représentations mais aussi à la précarité de l’emploi,
  • du manque de reconnaissance des personnes qui travaillent dans ce milieu,
  • de l’isolement dans certains métiers.

Tout ceci peut aussi impacter le sommeil. Or les troubles du sommeil figurent également parmi les facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires.

Les facteurs de risque comportementaux

Au-delà des facteurs de risques liés aux contraintes professionnelles, certains facteurs comportementaux peuvent aussi influencer l’apparition de maladies cardio-vasculaires. C’est le cas par exemple de la consommation d’alcool et autres produits psychoactifs, ainsi que de la sédentarité.

Selon l’enquête de l’INSAART sur les conditions d’exercice des métiers du spectacle et du divertissement, 15% des pros de ce secteur ont un usage à risque de l’alcool et 16% présentent une dépendance. Ceci s’explique notamment par une forte exposition dans le cadre du travail.

Des risques accrus pour les femmes

Depuis quelques années, les femmes sont de plus en plus touchées par les maladies cardio-vasculaires. Ces pathologies représentent désormais la première cause de mortalité pour cette catégorie de la population. À l’inverse, pour les hommes, les chiffres baissent. Cette évolution s’explique par une plus grande exposition aux facteurs de risques comportementaux. En effet, les femmes fument et boivent davantage qu’avant et pratiquent de moins en moins d’activité physique, souvent par manque de temps à cause d’un difficile équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Certaines contraceptions hormonales peuvent aussi être un facteur de risque supplémentaire.

Nos conseils prévention

Depuis 2024, la Sécurité sociale propose des bilans de prévention à des âges clés afin de s’interroger sur ses habitudes de santé avec différents professionnels de santé. Le but étant de comprendre et d’agir sur ce qui détermine l’état de santé et de procéder à des dépistages afin de lutter contre les maladies, notamment cardio-vasculaires. Les âges visés sont : 18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans et 70-75 ans et les rendez-vous sont entièrement pris en charge par la sécurité sociale. Pour en savoir plus : rendez-vous sur le site du ministère de la Santé.

    Nous vous conseillons de bien prendre connaissance des symptômes afin d’intervenir rapidement et appeler les secours en cas d’infarctus ou d’AVC.

    Dans la mesure du possible, il s’agit également d’adopter des habitudes de vie plus saines afin de réduire les risques de maladie cardio-vasculaires, tels que s’imposer un rythme de sommeil, marcher trente minutes par jour, préparer ses repas en amont pour prendre le temps de faire des repas équilibrés ou encore réduire sa consommation d’alcool et de tabac.

    Les signes à repérer pour une prise en charge rapide

    Infarctus du myocarde

    • Symptômes généraux : gêne ou picotement au niveau des bras, des épaules, du dos, du cou ou de la mâchoire, douleurs thoraciques, essoufflement.
    • Symptômes supplémentaires qui peuvent apparaître pour les femmes : étourdissement soudain, sensation de brûlures d’estomac, nausées ou vomissements, sueurs froides et fatigue inhabituelle.

    Accident cardio-vasculaire (AVC)

    Les symptômes sont les mêmes pour les femmes et les hommes, à savoir :

    • faiblesse d’un côté du corps,
    • engourdissement ou fourmillement au niveau du visage, des bras ou dans les jambes,
    • difficulté à parler et/ ou comprendre ce que disent les autres,
    • troubles de la vue comme une vision double ou incapacité de voir, surtout d’un œil,
    • étourdissements, perte d’équilibre.

    Bon à savoir

    La SMACEM offre des remboursements avantageux pour les consultations de spécialistes, notamment les cardiologues. En effet, depuis le 1er janvier 2025, la prise en charge SMACEM s’élève à 250 %.

    Si vous souhaitez prévenir l’apparition de ces maladies, vous pouvez également utiliser le forfait médecines douces qui permet, par exemple, la prise en charge des consultations de diététique, de quoi vous permettre d’avoir des conseils pour une alimentation saine, chez vous ou en déplacement.

    Pour aller plus loin :

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