Santé auditive : sur scène ou dans la salle de spectacle, protégez vos oreilles !
Pour éviter les risques d’accident ou de maladie professionnelle, il existe des solutions. Sur les chantiers, on met des casques. Dans un atelier de menuiserie, on met des gants. Dans le secteur de la musique ou du divertissement, c’est pareil ! Pour votre santé auditive, sur scène ou tout simplement dans l’enceinte d’une salle de spectacle, vous aussi protégez-vous, et surtout, protégez vos oreilles ! Zoom sur les méthodes de prévention.
Quels sont les risques d’une exposition à des hauts niveaux sonores ?
Dans un milieu comme la musique ou le divertissement, les places sont chères. Et donc, sans surprise, la santé auditive est particulièrement taboue. Comme le rappelle Angélique Duchemin, directrice de l’association Agi-Son, dans un podcast de France Musique, « cette problématique majeure pour le secteur musical est encore malheureusement encore trop peu reconnue par les professionnels concernés ».
Près d’un professionnel du spectacle sur deux est atteint de troubles auditifs
Pour autant, les risques sont bien réels. Cela fait plus de cent ans que l’impact de la musique classique sur l’audition des instrumentistes a été prouvée. Plus récemment, cet impact s’est confirmé également pour les musiques amplifiées. En effet, selon une étude publiée par le ministère de l’Emploi, une personne travaillant dans le milieu des musiques actuelles sur deux serait touchée par des atteintes auditives. Et 10% des musiciens et musiciennes souffriraient de surdité légère.
Le saviez-vous ? Les oreilles des fœtus peuvent aussi être impactées par un fort niveau sonore. Il est donc conseillé aux personnes enceintes de ne pas s’exposer trop longtemps, surtout pendant les 3 derniers mois de la grossesse.
Un trouble particulièrement répandu : les acouphènes
Surgissant après une longue exposition à des sons forts, les acouphènes sont habituels pour beaucoup de professionnels de la musique. Mais cela n’en fait pas moins des traumatismes de l’audition à prendre au sérieux. D’autant plus qu’il ne faut pas attendre une gêne pour se protéger, puisque une perte d’audition peut se produire bien avant d’en ressentir les symptômes. Loin d’être anodins, les sifflements ou bourdonnements que l’on peut ressentir après un concert signalent un traumatisme de l’audition !
Conséquences associées aux troubles auditifs
La santé auditive n’a rien de futile. D’une part, en cas de troubles auditifs forts, les répercussions peuvent toucher la vie sociale mais aussi professionnelle dans le cas où l’activité ne peut plus être exercée. D’autre part, au-delà des risques auditifs, l’exposition prolongée à des niveaux sonores élevés peut entraîner du stress, de l’anxiété, des troubles du sommeil, ainsi que des troubles cardiaques provoqués par une augmentation de la pression sanguine.
Selon l’OMS, à long terme, d’autres maladies peuvent survenir : diabète de type 2, surpoids, hypertension infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral.
Mais… heureusement des solutions de prévention existent ! Voici cinq conseils utiles pour veiller à votre santé auditive.
Comment prévenir les atteintes auditives ?
1 – Faire attention au temps d’exposition au bruit.
Deux heures passées dans un environnement sonore à 87db présentent un danger pour l’audition. Or un orchestre symphonique représente entre 84 et 94db et un concert de rock entre 95 et 124db. Sans protection auditive, si vous passez plus de deux heures dans un environnement dont le niveau sonore moyen s’élève à 91dB, votre audition est en danger.
2 – Observer des temps de récupération dans des zones calmes.
En cas d’une exposition prolongée, il est fortement conseillé de faire des pauses loin du bruit. L’employeur a l’obligation d’aménager d’aménager en coulisses une ou plusieurs zones calmes (pause, repos) ayant un niveau sonore inférieur à 70 dB(A). Si, en-dehors de ces temps de spectacles, des acouphènes ou une surdité (même très légère) persistent : il est nécessaire de consulter.
3 – Porter des protections auditives adaptées.
Impossible, en tant musicien ou professionnel du divertissement d’éviter complètement une exposition prolongée à des hauts niveaux sonores. Pour vous assurer une protection de vos oreilles, il existe différents dispositifs adaptés qui vous permettent de percevoir les sons malgré tout ! Il s’agit de protections à atténuation uniforme ou de protections avec entrées audio (pré-moulés, moulés sur-mesure ou casques antibruit). Attention : il existe toutes sortes de dispositifs. Seules les « serre-tête », « bouchons d’oreille » et « casque anti-bruit », disposant de la certification EN 352, sont valables.
4 – Dans la mesure du possible, faire attention à la disposition de la salle et des instruments.
Des mesures doivent être prises par les employeurs afin de permettre une pratique de la musique dans le respect des recommandations de santé. Selon les types d’événements (avec musiques classique ou amplifiée), l’aménagement de la salle implique des aménagements spécifiques. A découvrir en détail en page 39 du Guide « L’audition un capital à préserver ».
5 – Être suivi par un audiologiste dès le début de sa carrière
Les spécialistes sont là pour vous accompagner dans votre pratique, vous avertir des dangers possibles et favoriser la prévention de ces dangers. Non seulement vous bénéficiez d’une visite d’information et de prévention (VIP) réalisé par le service de santé au travail de votre employeur. Mais vous pouvez aussi, en cas d’exposition forte, obtenir un suivi individuel renforcé. Pour savoir où en est votre audition, un examen audiométrique préventif peut s’avérer utile ! Demandez à votre médecin !
Le saviez-vous ? Le tabac impacte aussi l’audition. Le risque de perte auditive est 1,6 fois plus grand pour les fumeurs et fumeuses que pour celles et ceux qui ne touchent pas à la cigarette. Heureusement, ce risque est réversible après l’arrêt de tabac.
Comment la SMACEM protège vos oreilles ?
Parce que que nous savons que la santé auditive est un sujet important pour les virtuoses, la SMACEM offre des garanties solides pour vos oreilles. Ainsi, nous prenons en charge vos dépenses pour des appareils auditifs de classe 2 jusqu’à 550€ en cas de dépassement d’honoraires. Les accessoires audio-prothétiques sont également pris en charge à 100%.